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HISTORIQUE DE NOS FORMATIONS « APPRENDRE LES TECHNIQUES DU SON »

Depuis 2011, l’association est reconnu pour son activité formatrice, par la DIRECCTE de Nouvelle Aquitaine (l’ancienne direction régionale du travail et de la formation professionnelle, quelle que soit ses déclinaisons de cigles). Au printemps de chaque année, le renouvellement du numéro d’activité doit s’effectuer, en justifiant des stages de l’année écoulée.

Que de formations pour des bénéficiaires déficients visuels depuis 2006 ! Le projet formatif était bien présent, dès la création de Sonorium Francophone en 2003. Ainsi jusqu’en 2005, en interne, des bénévoles ont appris à utiliser les outils de traitement du son. Au début d’année 2006, la formulation écrite des formations au son débutait. Cet ensemble de formules formatives a connu depuis de nombreuses évolutions, jusqu’à intégrer, en 2023,  un stage bureautique, plaçant l’ordinateur comme outil central d’initiation.

Pour faire des formations, il faut un lieu utile et agréable : passer d’une pièce d’un appartement en ville à un studio d’enregistrement aménagé en campagne, dans la commune voisine. En 2015, 4 formations ont lieu, malgré le déménagement et la construction du local d’activités de Sonorium Francophone. Si cela a perturbé le calendrier des stages, ce changement de lieu devient une aubaine, quant aux conditions d’accessibilité et de confort des personnes à former.

Pour gérer la préparation, l’accueil, le contenu et la publicité de ces formations, il faut un porteur de projet. Arnaud, le Président-Fondateur aveugle, est élu responsable, du fait de son parcours et de plusieurs décennies de pratiques audio : animateur DJ, 8 ans de journalisme comme reporter de sons, auteur-réalisateur et producteur de documentaires, animateur d’un club radio et d’ateliers d’expressions, manager et technicien pour un groupe de musique, Président d’un collectif d’associations culturelles, etc. Depuis le début de l’activité formative de l’association et selon les thèmes abordés au cours des stages progressifs et pédagogiques, ce formateur principal fait appel à des intervenants pour appuyer les enseignements : Gildas (ancien professeur de mathématiques et Président-Directeur de radios associatives locales), Freddy de l’atelier du Son et de l’Image, Laurence (ancienne journaliste et actuelle salariée des Archives Sonores Départementales),  des radios associatives (Orion et RLP), l’école associative de musique Rimshot’s Cool, des musiciens et des groupes (TOUZAZIMUT, BOMBE2BAL, Jacques GANDON, Adrien Comery), sans oublier l’important apport des bénévoles de SONORIUM, offrant leur compétences comme Claudine (pour les connaissances informatiques, l’accompagnement ou l’adaptation d’informations visuelles).

Pour transmettre ces savoirs, il faut des bénéficiaires, candidats à recevoir nos enseignements. La venue d’éventuels stagiaires en entretien préalable, dans les locaux périgourdins de Sonorium Francophone, permet d’étudier leur projet audio, leur motivation et leur sérieux. La plupart des aveugles et malvoyants demandeurs participe à l’une des formules de formations proposées, en fonction de son objectif personnel. Parmi plus d’une trentaine de demandeurs, certains sont moins motivés, mal à l’aise avec leur récent handicap, voire empêchés financièrement. Ils se sont donc arrêtés à une discussion téléphonique ou à cette rencontre préparatoire ; ils et elles venaient de Saint-Denis de la Réunion, du Québec, ou de plusieurs villes de la métropole française.

Du plus récent au plus ancien, ayant chacun leur numéro, voici les résumés des stages, suivis intégralement ou partiellement par des déficients visuels.

27 : Pour 5 nouvelles semaines thématiques, réparties entre février et décembre 2024, la quinquagénaire malvoyante de Toulouse récidive. En vue de perfectionner ses acquis, Maïté approfondit les techniques de préparations rédigées, de numérisations, de traitements, de montages ou de séquençage, d’illustrations par le mixage et de présentations  de documents sonores.

26 : Durant 5 semaines entre Août et décembre 2023, une kinésie-thérapeute malvoyante de Toulouse, Maïté a suivi 3 modules formatifs. Le premier d’une semaine lui permettait de reprendre les bases d’informatique, avant de débuter l’apprentissage des méthodes pour réaliser son projet de numérisation de cassettes, contenant des livres parlés sur l’aviation. La nouvelle présidente des Mirauds-Volants poursuit ainsi l’œuvre de bibliothèque audio thématique, voulue par son prédécesseur Patrice, lui aussi venu 3 fois en formation entre 2013 et 2020. Marie Thérèse, dite Maïté, a d’abord mis les mains dans une unité centrale désossée afin de comprendre comment fonctionne l’ordinateur, puis s’est approprié la représentation physique de ce qu’est virtuellement le système d’exploitation Windows. Puis, elle a intégré la notion de classement des dossiers et fichiers, jusqu’à utiliser les balbutiements de logiciels pour lire et écrire du texte ou encore pour traiter le son. Si ce premier temps a comblé ses attentes, le second module de 10 jours a, en revanche, été plus difficile, car il touchait aux théories du son et aux conceptions de documents audio à traiter. Malgré des exercices concrets, la stagiaire quinquagénaire a vécu un relâchement de sa concentration, mais s’est rattrapée avec le dernier module de 2 semaines. Etape par étape, elle a numérisé un livre audio en 4 cassettes, a analysé les qualités sonores et programmé les corrections et autre découpage ou illustrations à apporter. Si son objectif initial est donc atteint, Maïté ne veut pas en rester là et sollicite le 27ème stage de notre association.



Maïté, les mains dans une unité centrale.

25 : Pendant une semaine d’août 2022, avide d’un nouveau stage audio, Stéphane, professeur aveugle de l’INJA est revenu. Débutant pourtant par un jour férié mais travaillé, la semaine de ce non-voyant normand lui permet de réviser ses connaissances de DJ et en découvrir de nouvelles. Cette fois, le stagiaire analyse la sonorisation des lieux extérieurs, les configurations matérielles et les besoins de câblage, mais surtout la préparation d’une partie de soirée de prestation, tentant de freiner ses mauvaises habitudes de mixage ou de se libérer du carcan de l’unique style musical à diffuser. Mais en une semaine, tout va trop vite pour qui veut apprendre : Stéphane se retrouve donc frustré face à l’absence d’exploitation des micros d’animation. Pourtant prévue, cette journée de pratique, sur la voix et l’outil, fut remplacée par l’indispensable prise de ses notes sur les enseignements étudiés durant les jours précédents. Il avait pourtant été très satisfait de ses deux semaines passées en juillet 2021, à remettre en cause ses méthodes de DJ remixant des chansons.

24 : Pendant deux semaines de juillet 2021, Stéphane, quinquagénaire aveugle de Normandie, veut perfectionner sa technique de DJ amateur. Au-delà des notices complexes de matériels numériques de son, que nous lui adaptons en audio, il revoit les notions et les bases des mixages, des effets sonores, leurs subtilités et leurs utilisations, mais aussi l’animation et la préparation. Pour nous aider dans ce stage, intervient à deux reprises, un Dj producteur et auteur de son premier album qui fut l’un de nos stagiaires ! Quelques années après son initiation à nos côtés, alors qu’il prépare son deuxième opus, il offre ses conseils et pratiques au stagiaire novice et participe à une production sonore commune avec cet élève et son formateur. La presse locale s’en fait l’écho. Quant à Stéphane, il ne se cache pas de vouloir revenir une semaine supplémentaire en 2022.


A droite, Stéphane en train d'étudier les différents câbles.

23 : En juin 2021, une semaine est attribuée à Christian, non-voyant parisien de 70 ans. En vue d’améliorer sa créativité pour des fichiers audio personnels, il découvre le traitements et le mixage, ainsi que les exploitations de divers micros pour capter les ambiances extérieures, mais aussi d’autres outils de prises de sons, plus ou moins adaptés au handicap visuel. A l’aide d’un logiciel et d’un micro, il réalise un mixage amusant, proche de ceux effectués par de jeunes DJ !

Formation aux techniques du son pour déficients visuels

A gauche, Christian au micro-casque et à droite, Arnaud, à l'ordinateur.

22 : En janvier 2020, Patrice, sexagénaire mal voyant de Haute-Garonne, récidive ! Pour cette troisième semaine (une en 2013 et la suivante en 2014), il souhaite un perfectionnement autour des filtres sonores et des réglages plus affinés, tels que les logiciels de traitements audio peuvent les proposer. Mêlant les techniques analogiques et numériques, les outils physiques et virtuels, le formateur conduit ce stagiaire motivé vers des méthodes de travail, mélangeant pratiques et astuces. Patrice découvre donc les secrets de l’équalisation, les mystères des filtres sonores ou encore l’échantillonnage et ses conversions. A l’aide de la récente version du logiciel de traitement sonore, il comprend comment mieux gérer et affiner ses « bidouillages » !

21 : En août 2019, Emmanuel, quadragénaire non-voyant de Massy (en région parisienne) suit deux semaines de stage, autour d’un projet original : faire connaître par le document sonore sur Internet, la pratique de divers instruments rares, par exemple : jouer du Cosmicbow, interpréter quelque chose à la guimbarde Iakoute, s’accompagner du mélodica, utiliser un Tonguedrum…L’objectif fixé pour cette période est simple : réaliser un épisode test, autrement appelé « pilote », de la série envisagée. Le stagiaire procède donc en deux temps : d’un côté, enregistrer ces instruments acoustiques, découvrant les méthodes d’acquisitions, les réglages et filtres sonores, les effets s’appliquant à la voix et d’autres techniques. D’un autre côté, Emmanuel découvre l’importance des parties écrites (plan, conducteur, rédactions des présentations), mais surtout comment elles guident le montage après l’enregistrement. Bien sûr, les techniques de mixage, d’effets et quelques astuces de traitements sonores lui sont enseignées. Dans ces moments formatifs, forts en convivialité, en bonne humeur et en échanges musicaux et audio, Emmanuel a désigné l’une des techniques de montage comme très utile puis, pour mnémotechnique, lui a conféré le prénom du formateur : « Voilà la méthode Arnaud ! » s’exclame-t-il.

Emmanuel jouant du Cosmicbow en vue de s'enregistrer

20 : D’avril jusqu’en juillet 2019, quatre semaines thématiques de notre formation sont menées pour Dorothée, quinquagénaire aveugle de Marseille. Prise en charge par l’AGEFIPH et le Cap-Emploi-13, notre parcours formatif progressif aurait contenu 10 semaines non-consécutives de stage, s’adaptant à la demande de cette non-voyante. Fin 2018, Dorothée nous justifie son projet ainsi : « Je veux améliorer mon émission conduite mensuellement depuis 15 ans, sans avoir, ni appris l’animation radio, ni de formation technique ! » En novembre 2018, notre équipe formatrice reçoit alors Dorothée, en entretien préalable, pour la rassurer sur la faisabilité d’un programme répondant à ses angoisses. Notre Formule « Parcours en Animations Radio », est créée spécialement pour y répondre, à l’aide de cours écrits et oraux, du toucher et de l’écoute ou de l’imagination visuelle des aspects virtuels du son, mais aussi des techniques pour enregistrer et traiter l’audio, partant de son écoute, de ses méthodes d’acquisition et de l’étude des microphones, passant par l’interview, le reportage, le montage, l’écriture de présentation, la conduite d’émissions de divers formats ou thématiques, cette formation  va jusqu’à l’archivage sonore et la Musique Assistée par Ordinateur. Devant un programme aussi riche, la motivation de stagiaire est donc indispensable ! Entre avril et juillet 2019, le résultat de Dorothée a été hélas plus que décevant ! Du fait de son incompréhension de se remettre en question, ses émissions en radio ne progressent pas réellement. Pendant et autour de la formation, la stagiaire tergiverse à propos des jours et horaires travaillés ou quant aux exercices à faire, affirmant ne pas comprendre les consignes ou les aménageant à sa volonté. On constate que Dorothée ne semble pas retenir ce qu’elle vient d’entendre quelques instants auparavant et ne lit même pas ses cours.  Lors de chaque critique, les formateurs lui dispensent des conseils et des méthodes, dont elle ne fait rien ! De son côté, l’antenne marseillaise de Cap-Emploi nous appelle en août 2019 pour un étonnant bilan. Nous comprenons très vite que la stagiaire avait joué à pleurnicher, prétextant «  que le formateur lui faisait peur et que la formation était trop longue et trop exigeante ! » Deux jours après, Dorothée abandonne, ne s’estimant pas en état psychologique de poursuivre !

19 : En octobre 2018,  le kinésie-thérapeute non-voyant de Haute Savoie, Dominique est revenu pour un nouveau stage d’une semaine, après avoir déjà appris les bases du montage, auprès de notre structure. Cette fois, l’objectif se voulait plus spécifique : approcher les techniques autour de l’enregistrement musical, pour son plaisir personnel. Aussi, après la création d’un sample, lui permettant de revoir les acquis du stage précédent, nous le guidons autour des pratiques de la Musique Assistée par Ordinateur. Pour ce faire, un intervenant apporte un témoignage plus qu’intéressant : Adrien Comery, musicien et réalisateur d’albums de chansons pour des artistes locaux, explique diverses techniques, en se penchant sur la spécificité liée au handicap visuel. A nos côtés, Adrien prodigue des conseils avisés au non-voyant souhaitant utiliser une console de mixage, les micros pour le chant et les logiciels exploitables pour les multipistes. Dominique s’est ensuite essayé à la captation d’un harmonica, ainsi qu’au mixage des pistes d’une chanson. Comme  la dizaine de voies de ce titre du groupe Minuit était déjà traitée, le stagiaire aveugle a usé de créativité en y ajoutant un sample panoramique.

18 : Fin février 2018, pendant une semaine, un stage de perfectionnement spécifique aux microphones et à leurs captations, se met en place. Venu de Créteil à 56 ans, Gilles est aveugle et connaît un problème à une main. Passionné du son, il est demandeur et devient acteur de pratiques de traitements audio par des logiciels. Grâce à notre programme de cours et d'exercices spécifiques autant au son qu'aux adaptations à ses handicaps, nous lui préparons une rencontre avec des intervenants partenaires. L’école associative de musique, Rimshot’s Cool a rassemblé, le temps d’une matinée exceptionnelle,  ses professeurs, son technicien du son et certains de ses élèves (réunis en groupe de rock), pour un petit concert à enregistrer en live. De manière impromptue, Freddy Béneyrol, de l’atelier du Son et de l’Image, témoigne également de ses techniques de prises de sons d'ambiances naturelles, dans un échange convivial avec le stagiaire. Depuis son retour à domicile, Gilles "bidouille" (c'est l'expression professionnelle consacrée), à l'aide de son logiciel, des sons, captés par ses soins !

Gilles, notre stagiaire, au milieu du groupe à Rimshot's cool

17 : En janvier et février 2018, sur la demande d’un non-voyant des Pyrénées Atlantiques, est programmé un stage de deux semaines. L’objectif de Jean-Claude, âgé de 66 ans, est de parfaire sa technique de présentation de conférences orales. Pour ses pratiques passées, ignorant le braille, il stressait, du fait des conditions techniques : entendait-il correctement le texte dans l’oreillette, pour le restituer oralement face au public ? Notre mission est donc de reprendre chaque étape, de l’écriture à l’expression orale, passant par des exercices de diction, d’enregistrements de sa voix, d’écoutes et d’analyses de son, puis d’un survol d’un logiciel de traitement audio. Sur ce dernier point, le stagiaire s’est senti frustré, souhaitant apprendre une liste de raccourcis clavier au lieu des indispensables besoins de sa compréhension des méthodologies à suivre.

16 : En octobre 2017, Christophe, aveugle nantais de 43 ans, aurait dut venir pour une semaine, avec son projet de création d’un recueil sonore de ses poèmes. Tout est programmé pour lui apprendre à les enregistrer, mais pour qui ou dans quel but ? Rejetant toute forme de conseil et d’enseignement, renvoyant ses incapacités sur son formateur, le stagiaire est exclu de cette formation au bout de deux jours.

15 : Dominique, non-voyant de 54 ans, venu de Bonneville en Haute-Savoie, a passé la première semaine d’octobre 2017, à la découverte d’un logiciel de traitements audio. Puisque son objectif est double, deux stages y auront été consacrés en 2017 et 2018 : le premier, pour séquencer, revaloriser et sauvegarder ses échos sonores de voyages, mais aussi  pour créer des « images sonores », dans lesquelles les ambiances enregistrées s’expriment. Il y a également appris les spécificités du son analogique et numérique. Un second stage, un an plus tard,  lui aura donné l’occasion de se confronter au « Home Studio », avec les sonorités d’instruments de musique à acquérir de manière informatique.

Dominique s'essayant à l'enregistrement en extérieur

14 : En août 2016, une semaine se serait voulu préalable à une formation plus longue, pour une malvoyante parisienne de 27 ans. Ana semblait vouloir d’abord apprendre le montage audio. Cela l’aurait conduite à suivre ultérieurement notre formation longue, intitulée « Vers les métiers du son ». Bien qu’ayant fait des études de préparation au journalisme, Ana n’était pas prête pour aborder les pratiques professionnelles, pour devenir reporter ou technicienne du son en radio, comme elle l’imaginait. S’en rendant compte au troisième jour de stage, elle a avorté cette première formation, sabordant le projet construit, pour et avec elle, autour de divers partenaires.

13 : En décembre 2015, une semaine d’initiation au document sonore pour Internet est conduite à l’attention du  non-voyant de Toulouse, Romain, âgé de 34 ans. Pendant ce stage, une pièce de théâtre en audio description se jouait à l’Odyssée de Périgueux. Elle est devenue l’objet d’un reportage pour ce stagiaire, par ailleurs acteur de théâtre amateur. L’opération est préparée avec d’excellentes rencontres, facilitant le reportage, développant l’accueil, à tel point que le stagiaire fut surpris que les organisateurs l’appelassent par son prénom. Ravi « d’une semaine pas banale et enrichissante », Romain a poursuivi le lien avec SONORIUM et a envoyé l’une de ses productions sonores, réalisée grâce à ce qu’il a appris durant ce stage.

Romain (à droite) questionnant Marie Dalbavie-Lapouge au théâtre de Périgueux.

12 : En Septembre et octobre 2015, est menée une formation de 4 semaines en deux modules, pour Nicolas, malvoyant de 52 ans, venant de l’Essonne. Intervenant en université scientifique, il est désireux de réaliser des reportages, de mener des interviews et de s’adapter sur des matériels que l’université doit acquérir. En partant, Nicolas nous confie : « Avant de venir, j’avais un préjugé sur la durée de formation et sur le peu de temps à passer pour apprendre à tenir et orienter un microphone, mais je me trompais ! Votre formation est bien plus complète que cela ! » En effet, Nicolas a appris bien des éléments auxquels il ne s’attendait pas : la complexité d’un son, son traitement, les méthodes d’interviews et de montage. Il effectue ainsi la réalisation approfondie de deux sujets : une rencontre avec le musicien Jacques GANDON et un reportage sur la « Course de garçons de cafés 2015 ». Le stagiaire rencontre également certains de nos partenaires comme l’atelier du Son et de l’Image ou encore une responsable des archives sonores du Conseil Départemental de Dordogne-Périgord.

Nicolas (à gauche) interviewant Jacques Gandon en studio.

10 et 11 : En juillet 2015, s’organise le premier stage dans nos nouveaux locaux. Le studio associatif de Coulounieix-Chamiers est plus grand pour accueillir une semaine formative pour 2 handicapées parisiennes : une sourde appareillée, malvoyante de surcroit, Virginie (35 ans) est aidée par Sophie, une aveugle de 32 ans. L’initiation se tient autour de la musique en studio. La première veut chanter ses textes, mais s’entraîne d’abord aux reprises ; la seconde, qui ne connait rien aux traitements du son et au mixage des musiques, accompagne ce projet. Formatrices en bureautique adaptée, Virginie et Sophie font bien plus confiance aux outils informatiques qu’aux connaissances et qu’aux enseignements proposés pour la pratique sonore. Sophie est revenue pour un stage d’une semaine en août. La jeune aveugle a découvert l’univers des chansons, de leurs versions, puis celui du montage audio. Cette initiation lui aura prouvé qu’on ne se lance pas dans des projets, sans avoir réfléchi aux tenants et aux aboutissants !

9 : En novembre 2014, pendant les préparatifs de notre déménagement annoncé, Patrice, malvoyant de 57 ans, venu de Haute-Garonne bénéficie d’un perfectionnement au traitement du son. Dans ce petit local, notre dernier stage est axé d’abord sur le découpage en feuilletons audio à partir d’une grande quantité de témoignages parlés de femmes pilotes d’avions. Patrice apprend  la mise en place de plans écrits pour ces documents sonores, puis sur la manière d’affiner les réglages des fréquences d’un son. Au-travers des outils analogiques et numériques, complété par l’informatique, ce travail audio, ainsi que son montage, lui offrent de nouvelles perspectives. Le stagiaire continuera de nous envoyer ses créations sonores pour critiques et renouvellera sa venue en formation.

8 : Pour une semaine de juin 2013, ce même Patrice suit son premier stage consacré au montage de son, à nos côtés. Le quinquagénaire malvoyant a envoyé sur CD une « carte postale sonore ». Par l’ambiance audio, elle décrit un lieu visité par ce voyageur. Patrice pense son travail perfectible quant aux enchaînements et assemblages sonores. Il découvre donc un nouvel outil de traitement du son. Ce logiciel lui a permis de pallier ses carences et de répondre à la plupart de ses attentes en matière de mixage et de création des effets. Après le stage, de son initiative, il nous adresse plusieurs de ses productions audio (traitée avec ce qu’il avait appris), appelant nos critiques.


Patrice (à droite), devant l'ordinateur, écoutant les enseignements d'Arnaud (à gauche).

7 : En novembre et décembre 2012, une formation originale est menée, pendant 3 semaines, pour Hamid, malvoyant marocain (en voyage en Périgord avec un titre de séjour à courte durée). A 44 ans, cet ancien informaticien perd de plus en plus la vue et recherche une structure pour lui enseigner les adaptations spécifiques au handicap, en matière d’informatique. Diverses associations lui fermaient la porte et sans carte d’invalidité, Hamid ne peut justifier correctement son nouveau handicap visuel. Notre formule de formation sonore est alors exceptionnellement aménagée pour l’aide à une base bureautique et aux repères du quotidien. En plus de l’adaptation sonore pour l’ordinateur, le stagiaire a impérativement besoin d’apprendre des pratiques spécifiques : la locomotion, se préparer un repas ou faire ses courses, vivre au quotidien avec les outils sonores ou tactiles. Mais Sonorium Francophone n’est pas habilitée à enseigner la locomotion et les AVJ (Activités de la Vie Journalière), car il faut des Diplômes d’Etat. Alors, nous avons intégré au programme de formation, une sensibilisation à ces aides quotidiennes. Ainsi se sont organisés des temps consacrés à découvrir ces outils, à l’écoute dans la rue ou dans un magasin, pour se préparer un petit repas, ainsi qu’un temps pour faire un tour d’horizon des organismes qu’il pourrait contacter pour l’aider, de retour au Maroc. Pour notre association, l’aspect francophone se justifie ici !

6 : En avril 2011, pendant une semaine, 6 déficients visuels, âgés de 14 à 21 ans, élèves de l’Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse, suivent une initiation, intitulée « Approche des Techniques du Son ». Par binômes, Alexia, Jonathan, Jordan, Gaëtan, Sofiane et Kevin, réalisent des interviews. Puis, à l’aide des rudiments d’apprentissage d’un logiciel, ils montent ces sujets en format radio. Le studio associatif Mg-Record, le groupe de musique BOMBE2BAL et le responsable du pôle Formations de l’IJA sont les acteurs des thèmes préparés avec les formateurs de notre association. Les élèves et les intervenants comprennent alors que le traitement audio, amateur ou professionnel, est possible pour des déficients visuels. Cette opération s’est préparée, depuis un an, par des rencontres entre l’institut toulousain et Sonorium Francophone. 

Alexia Gaëtan Jonathan
Jordan Kevin Sofiane

5 : En mai 2009, une initiation d’une semaine est conduite pour Martin, 19 ans, non-voyant de Cognac. Souhaitant faire de l’animation musicale de soirée ou d’extérieur, il découvre  superficiellement les matériels et logiciels de traitement du son. Il écoute et analyse diverses musiques et lieux extérieurs (places, parcs et jardins) où pourraient se produire des scènes musicales à sonoriser. Afin de partager son expérience, le stagiaire rencontre des bénévoles de l’association, formés précédemment. Il trouve également, auprès du groupe de musique Touzazimut, des réponses aux pratiques musicales, jusqu’à improviser avec eux des morceaux à la batterie. Cette expérience devait être poussée un peu plus loin. Hélas, le Charentais non-voyant se désiste, abandonnant le projet de formation, sans fournir d’explications. En 2017, Martin est le premier aveugle Diplômé d’Etat, sorti d’une école de métiers de la scène,  pour la pratique de DJ !

4 : Pendant 6 mois de 2008, nous initions oralement une bénévole de Sonorium Francophone.  De manière irrégulière du fait de son emploi de vendeuse, Marie-Pierre, valide de 41 ans, vit  à Château-Lévêque en Dordogne-Périgord. Désireuse d’aider nos actions, elle apprend à exploiter l’ordinateur, pour la bureautique et l’écoute de fichiers sonores.

3 : A 63 ans, Francis, malvoyant polyhandicapé de Dunkerque, débute un enseignement sur un logiciel de traitements du son, ponctuellement entre décembre 2007 et juin 2008, avant son déménagement en Dordogne-Périgord.

2 : Durant un week-end de mars 2007, Elisabeth, 31 ans, aveugle de Clermont-Ferrand, apprend à graver des disques et une base de transfert de données sonores.

1 : Pendant 8 semaines non consécutives de septembre 2006 à janvier 2007, Angélique, 26 ans, malvoyante de Limoges, sui la première formation. Elle apprend et met en pratique la création de documents sonores, l’écoute du son et la découverte des outils pour le transmettre, les versions brutes et montées, les divers modes de mixage, ainsi que les implications sociales et applications professionnelles du son. Son objectif aurait eu une velléité professionnelle, hélas non-aboutie finalement. En outre, la stagiaire a reçu un financement de l’AGEFIPH, pour des équipements adaptés à son handicap.

Devant une table de mixage, notre formateur explique les branchements et fonctions de cet outil à Angélique.



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